mercredi 20 juin 2018

La boucle se boucle

Mardi19 juin Misca
La Roumanie a été à la hauteur de nos rêves ! Pour nos vingt ans de cyclotourisme nous avons fait le voyage le plus dur physiquement de toutes nos randonnées cyclistes. Il faut dire que nous n'avons pas suivi de pistes ou d'itinéraires cyclables mais que nous avons été où bon nous semblait prenant grandes routes et petites pistes quels que soient les dénivelés. Nous avons découvert un pays aux paysages divers, encore très natures et des gens très fiers et très attachés à leur pays et leurs traditions qui, à la première approche, ne saluent pas et ne sont pas très souriants mais qui, dès que le contact est pris, sont très chaleureux et attentionnés. Souvent nous nous sommes embrassés lors du départ avec une réelle émotion. Le potentiel touristique est important, il y a plein de trésors à découvrir qui ne sont pas toujours mis en valeur et pas toujours faciles à trouver, mais on peut espérer que fléchages, explications et traductions se développeront. Un regret c'est la présence importante de déchets plastiques, (comme en France) le long des routes et dans les ruisseaux et à vélos on a le temps de les remarquer. Mais définitivement la Roumanie est un pays à découvrir !
Nous arrivons à Misca où nous retrouvons le chaleureux accueil de Misi et Suzan. Nous rangeons nos vélos et chargeons la voiture et après le repas de poivrons et choux farcis préparés par Suzan, nous retrouvons un groupe de peintres amateurs en stage à Misca dans la cave du vigneron local. Nous dégustons le vin particulier et excellent qui fait monter les chansons que tout le groupe entonne jusque tard dans la nuit... On reviendra dans ce pays si attachant.
Étape 62 km total 1358 km 

Pour terminer, quelques statistiques : 24 jours de voyage soit 54 km/jour
19 jours de vélo soit une moyenne de 71 km/jour roulé
5 jours de repos, visite ou de voyage en camping car
24 nuits dont 22 en chambre pension, hôtel... Et deux en camping. Un budget quotidien d'environ 200 lei soit 40 à 45€ pour deux ! Mais il faut pédaler !

Deux cyclistes en Roumanie

Et pourtant ils ont du pétrole ! Et nous on pédale ? 

L'électricité photovoltaïque est vraiment écologique, les moutons mangent l'herbe et nous mangerons les moutons ...
Mais qui mangera les déchets des panneaux ?

La boucle est bouclée

La voiture est chargée

Dans la cave du vigneron

Et ils chantent (pas nous car c'est en hongrois et nous n'avons pas bu assez de vin !

Merci et A bientôt 

lundi 18 juin 2018

Aux confins de l'Empire romain !

Lundi 18 juin, l'appel de la route !
Le ciel est chargé et l'air frais. L'objectif c'est de rejoindre le Castrul Polorissum pour midi. La route en plaques de béton n'est pas facile mais on roule bien. Dans ce cas notre moyenne est d'environ 18km/h. En cas de chemin plus difficile c'est-à-dire dire avec des dénivelés plus importants, nous ne faisons que 13 ou 14km/h. En fait le but de la journée est inscrit sur notre carte Michelin de la Roumanie, mais sur internet il est difficile de trouver des informations. Les derniers trois kilomètres se font avec des pentes de plus de 10%. Obélix avait raison : ils sont fous ces romains ! Nous atteignons le Castrul hors d'haleine mais heureux de cette escalade. Nous entamons la visite de ce site qui a été à un moment la capitale romaine de la Dacie aux confins de l'empire romain dans les années 124 avant d'être abandonnée sous la poussée des barbares. Les murs qui ont été restaurés, voire reconstruits, et les morceaux de voies pavées permettent d'imaginer la cité qui occupait cette colline loin de Rome mais qui a laissé des traces dans le nom de ce pays et dans sa langue latine 20 siècles après. La pluie vient perturber notre visite et nous trouvons un abri pour manger avant de repartir.

Demain ce sera notre dernière journée de vélo, nous arriverons à Misca où nous retrouverons les amis roumains chez qui notre voiture est garée. Nous reprendrons la route vers la maison tranquillement, le temps de nous reposer un peu et de laisser retomber les sensations et émotions de ce voyage. Il faut dire qu'il a été le plus dur physiquement que nous ayons fait depuis 20 ans, un des plus dépaysants en Europe et certainement celui où l'accueil nous a le plus touchés. 
Étape 82 km total 1296 km, il reste environ 70 km à faire.

Une jolie petite église en bois crépie et peinte 

Vers le site romain

La porte  du Castrul reconstituée : poarta Praetoria 

Impressionnant.

C'est loin Rome ?

Voila la route qui mène à Rome, comme toutes les routes d'ailleurs !

Casse croûte à l'abri

Dernier papanasi mais pas dernière pâlinka

Des forces pour demain car ce n'est pas fini...

dimanche 17 juin 2018

Jour de pluie.

Dimanche 17 juin  Hilda
Voyager à  vélo, c'est voyager dans le paysage avec toutes les sensations que l'on n'a pas en voiture ou à pied. Ainsi les odeurs font partie de notre plaisir, et nous roulons à travers les effluves des tilleuls en fleurs, des chèvrefeuilles, des lis, de la terre mouillée, des champs surchauffés, de la cuisine ou mijotte une ciorba mais aussi  des vaches, des cheveaux, des moutons et parfois des cochons et des voitures et camions qui fument. Nous sommes sensibles à ces odeurs car nous nous déplaçons suffisamment rapidement pour en apprécier les changements mais assez lentement pour les identifier. Pour la température, c'est la même chose, nous notons les différences entre l'ombre des arbres, la chaleur du macadam, la fraîcheur apportée par une rivière... Et comme aujourd'hui il pleut, c'est le festival car l'humidité développe toutes ces odeurs et ces sensations.
Aujourd'hui le paysage n'est pas significatif ou alors nous nous habituons à ces espaces vallonnés à perte de vue. L'habitat est plutôt pauvre et tristounet.
Étape 60 km total 1214 km

Un point de vue.. Vite une photo !

Sous la pluie

Le thé au buffet ... mais sans gare 

L'heure de l'apéritif et des notes : on vous écrit !

Cluj Napoca une grande ville !

Samedi 16 juin Cluj Napoca
Nous faisons nos aurevoirs à  la pension Oneana où nous avons eu comme la plupart des fois un accueil chaleureux. Ce sera un de nos grands souvenirs de Roumanie,  l'accueil. D'un côté il y a une certaine froideur des gens qui nous regardent passer sans paraître nous voir ni nous saluer mais qui répondent à nos saluts. D'autre part quand nous sommes chez les habitants, nous trouvons un accueil qui dépasse largement le côté commercial et qui est vraiment chaleureux. 
L'orage de la nuit a laissé beaucoup d'humidité et un peu de fraîcheur mais cela ne dure pas surtout que les vallonnements se succèdent et qu'il faut appuyer fort sur les pédales. Nous rejoignons Cluj Napoca, une grande ville. Ce n'est pas vraiment notre tasse de thé car les banlieues industrielles et commerciales ne sont pas des paysages agréables sans parler de la circulation, de la bonne direction à trouver au milieu des présélections, des feux rouges, des couloirs de bus... Nous visitons rapidement Cluj, c'est vivant, beaucoup de bars et terrasses, quelques beaux monuments... Il faut dire que c'est la deuxième ville de Roumanie avec 400 000 habitants dont 80 000 étudiants. Nous allons dans un restaurant recommandé par notre guide et nous ne sommes pas déçus ("cuisine de la grand mère" oblige !)  et le retour se fait par des rues piétonnes et animées. Mais dans la nuit angoisse : il faut sortir de Cluj demain car nous serons dimanche et il n'y aura pas beaucoup de circulation et surtout pas de camions or que lundi...?
Rubrique kesconmange : les roumains font beaucoup de saucissons, saucisses et fromages et c'est plutôt bon. Le saucisson est la base de notre casse-croûte de midi accompagné des excellents petits concombres.
Étape 77 km total 1154

Nous quittons Maria et Joan 

Les moutons près des puits avec leurs balanciers typiques

Un âne au travail et c'est pas si mal !

C'est de l'eau !

 L'église catholique Saint Michel sur la place de l'unité.

Le magnifique groupe du roi Mathias Corvin
  
Non ne rêve pas, c'est pour deux...

Les rues piétonnes et animées de Cluj Napoça

La maison natale de Mathias Corvin

Heureux d'être là tous les deux !!

samedi 16 juin 2018

Oukondor ?

Vendredi 15 juin Urmeni
Nous repassons par Sovata qui est la station thermale du coin avec traitement par eaux salées, remise en forme... mais nous passons notre chemin car nous n'en avons pas besoin (pour le moment!). Nous avons la chance de prendre une petite route qui est en très bon état avec assez peu de circulation. Il faut dire quelques mots sur les routes. Les routes nationales sont à éviter par les cyclistes car la circulation y est intense avec beaucoup de gros camions. Nous les prenons quand nous ne pouvons faire autrement et même s'il y a une petite bande d'une cinquantaine de centimètres sur le côté, délimitée par une ligne blanche, nous ne nous sentons pas vraiment en sécurité. Les routes moins importantes sont où très bonnes ou très mauvaises selon qu'elles viennent d'être refaites ou non. Parfois elles laissent place à des pistes préparées pour un ultérieur goudronnage. Parfois le goudron est remplacé par des plaques de béton avec des joints souvent creusés mais aussi des nids de poule (ou d'autruches !). Cela est infernal pour les voitures et, pour nous, il faut naviguer pour choisir les meilleurs passages et éviter les trous tout en faisant attention aux véhicules qui nous doublent en tressautant. Avec nos vélos nous passons partout, les pneus schwalbe marathon pour l'avant et marathon plus pour l'arrière bien gonflés sont efficaces et résistants : pas une crevaison !
Mais où s'arrêter pour dormir ? La route est dure car elle ne cesse de monter et descendre. Nous ne traversons que de petits villages sans pension, hôtel, camping. Renseignements pris dans une mairie, il y aurait une pension à quelques kilomètres. Effectivement nous trouvons une pancarte qui indique une lieu de pêche sportive. Nous quittons la route et nous arrêtons à la première maison rencontrée... Nous sommes accueillis par 4 chiens agressifs que nous calmons en leur lançant des cailloux. (En général les chiens sont calmés ou au moins éloignés par cette technique apprise en Afghanistan et jamais je n'ai atteint un chien car même sans avoir un caillou dans la main, le geste suffit). Après avoir appelé, visité la ferme personne et nous ne voyons pas de trace d'accueil. Nous continuons jusqu'à la maison suivante et là, encore des chiens, mais une pancarte et après avoir appelé nous voyons une femme qui vient des étangs proches, une fourche sur l'épaule. On peut dormir, manger dans cette pension isolée dans la campagne, Ouf !
On passe une très bonne soirée avec Maria et Joan qui mangent avec nous, nous font déguster une truite grillée que nous arrosons de bière, de vin blanc local excellent et évidemment de pâlinka. Étape 85 km, total 1077 km (pour ceux qui suivent, ils avaient remarqué qu'il y avait une erreur d'addition dans le kilométrage et c'est aujourd'hui que nous avons passé les 1000 km !)

Surprise une petite locomotive sur voie étroite 

Les vallonnement de la Transylvanie
Une vieille église en bois

La traction animale est très présente sur les routes
Le frigo du cycliste... La bouteille d'eau est enveloppée de nos gants de toilettes mouillés : fraîcheur garantie !
Pas d'accueil à la ferme...
Seulement les cochons
Voila la pension
Repas sympa avec les propriétaires Maria et Joan

Il n'y paraît pas sur la photo mais la route est complètement bosselée

Nid de grosse poule !

Plus de macadam, que des cailloux alors à la montée on pousse car il n'y a plus d'adhérence.

jeudi 14 juin 2018

Le sel de la terre - Praid

Jeudi 14 juin
La nuit a été rafraîchie par un gros orage et de la pluie est annoncée pour ce début d'après midi, ce qui nous motive pour rejoindre rapidement Praid. Cela nous fait faire un détour dans notre parcours mais nous sommes très intéressés par la mine de sel qui est encore exploitée dans ce village. Nous arrivons avant la pluie et après nous être installés dans une pension, nous rejoignons rapidement le bus qui nous emmène sous terre dans la mine de sel. Il fonce dans un tunnel tout noir... et nous dépose dans un grand hall où nous prenons un escalier en bois. 175 marches plus bas nous débouchons dans la mine proprement dite. C'est Énorme ! Les salles sont vraiment très impressionnantes et ont été aménagées un peu comme un parc d'attraction avec accrobranche, des jeux pour les enfants, des bars et restaurants, un musée qui explique l'histoire de cette mine avec quelques vieux outils et des cristaux. Il y a une salle de defustation de vins, une salle de spectacle et même une église. Nous avons été étonnés par tout cela et aussi par le fait qu'à la caisse ils proposaient des abonnements. En fait cette mine est également thérapeutique et l'asthme y est traité. Mais pour cela il faut y faire plusieurs séjours de 4 heures avec un programme d'activités physiques.

Rubrique qu'est ce qu'on mange : le pain est un problème compliqué pour les français et il nous a fallu plusieurs essais avant de trouver un pain qui ne soit pas fait avec du carton ou de la sciure de bois ... Celui que nous apprécions est fait avec un peu de farine de pomme de terre et c'est pas mal !
Étape 76 km total 1002 km 

Des villages un peu tristounets
Nos premières vignes
Elles sont surtout en treille dans les jardins et les cours des maisons
Surprise... au milieu d'un village les restes d'une centrale atomique désaffectée !

Et qu'est ce qu'on mange pour le casse croûte .... Comme là bas !

De jolis portails sculptés ferment les cours de la plupart des maisons



L'escalier qui mène à la mine de sel

Les salles énormes 

Un accro-branche

L'église souterraine
Des jeux pour les enfants

Une salle de dégustation de vins